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Petit guide d'utilisation du tracking alimentaire

L’utilisation des trackers sur MonSuiviDiet

7 mars 2022

L’une des fonctionnalités de l’application MonSuiviDiet est la mise en place de trackers pour son patient, selon le motif de consultation ou la problématique rencontrée, en le guidant tout au long de son suivi diététique. Dans cet article, je vous propose de comprendre ce qu’est un tracker et son utilité, les différentes idées de trackers que vous pourrez offrir à vos patients durant son suivi pour finir sur des cas d’exercices concrets.

Et si vous connaissez déjà les trackers peut être que cet article fera émerger de nouvelles idées pour vos prises en charge.

Le Fonctionnement d’un tracker

Ce terme anglais est initialement utilisé dans le domaine financier pour un produit côté en bourse. Ne m’en demandez pas plus, je suis nulle en économie. La définition en diététique va quelque peu s’en rapprocher puisqu’il s’agit d’un traceur, d’une balise, permettant de suivre de près certains indicateurs. Vous avez déjà pu rencontrer cette technologie grâce aux montres connectées ou encore dans certaines applications sur votre smartphone.

Loin de vouloir « pister » notre patient, le tracker a pour but de l’amener à observer son comportement, ses réactions dans sa vie de tous les jours. Ainsi, pour vous, praticiens, ce sera l’occasion de réaliser si vos conseils sont adaptés dans un premier temps, puis, dans un second temps, s’ils sont appliqués au long terme.

 

Le tracking est différent de l’objectif à proprement parlé que vous auriez mis en place ensemble en finde séance pour la suivante. C’est un suivi quotidien de la manière d’interagir avec la nourriture et les repas (dans notre cas de figure). Là où l’objectif généralise un comportement type (bien s’hydrater, marcher régulièrement…), le tracker, lui, aura l’intérêt de pousser à la réflexion : Pourquoi je mange ?Comment je me sens ? Quelle(s) émotion(s) cela fait émerger en moi ?

Ces trackers peuvent être variables et adaptables à tout moment. Vous pouvez très bien démarrer un suivi avec un tracker défini pour exploiter un sujet précis puis évoluer vers tout autre chose dans la continuité du travail avec votre patient.

Pour un rendu exploitable, il est important de toujours bien expliquer l’utilité du tracker au patient avant qu’il ne s’en serve (en consultation par exemple). A quoi cela va lui servir ? De quelle manière l’utiliser correctement ? Il est souvent nécessaire de revoir avec lui le système de notation mis en place pour qu’il ne soit pas rempli de travers. Vous validerez ainsi avec lui (ou non) l’emploi dudit tracker.

Les trackers de MonSuiviDiet

Dans la fiche patient de l’application MonSuiviDiet, il vous est possible de configurer vos trackers. Certains sont déjà disponibles, d’autres peuvent être crées et ajoutés, à votre convenance, selon vos besoins. Il existe différentes catégories principales dans lesquelles vous pourrez inventer tous un tas de balises. (trackers pardon !) Parmi elles, nous retrouvons : Repas, Collation, Grignotage, Sport, Inconfort, Positif.jourjournal 

 

Si vous souhaitez explorer d’autres domaines que ceux déjà présents et nombreux de l’application (niveau de faim, rassasiement, fatigue, durée de l’activité physique…), vous pourrez imaginer et personnaliser vos propres trackers. Souvent, c’est en discutant avec le patient que vient l’idée d’un nouveau tracker à suggérer. Une fois l’idée trouvée, il vous suffira de lui associer le type d’échelle aveclaquelle le patient pourra renseigner sa réponse. Il peut s’agir d’une note, d’un pourcentage ou encore d’un nombre.

Dans chaque catégorie, vous pourrez activer maximum 3 trackers. Le but étant d’obtenir une réponse claire, d’une utilité certaine. Un nombre de trackers trop important peut vite perdre le patient qui ne sait plus quoi ni comment répondre, voir l’amener à ne plus du tout les remplir son carnet de bord. En fin de séance, opter pour un ou deux points à observer, ce sera plus bénéfique que de vouloir faire trop de choses à la fois.

De plus, les tracker sont activables et désactivables à tout moment. Ainsi, si en cours de route (entre 2 suivis par exemple), vous estimez qu’il est plus utile de passer à autre chose, vous pourrez le faire etvous avancerez sur votre suivi avant de revoir votre patient au prochain RDV.

Voici quelques idées de trackers supplémentaires pour vous aider à personnaliser votre suivi :

- Le plaisir procuré par l’activité physique. Il me semble que vouloir se dépenser est une bonne chose, mais le faire avec plaisir tout en étant motivé l’est encore plus. Les bienfaits n’en seront que décuplés

- Le nombre de verres d’alcool. Sujet souvent tabou et pourtant, oh combien indispensable à connaitre pour aider au mieux son patient. Le fait de passer par l’application permet de soulever ce sujet et de l’aborder de manière plus sereine ensuite en consultation. Qu’il s’agisse d’une consommation fréquente liée au travail (comme les commerciaux par exemple), d’un alcool festif (chez les jeunes, mais pas que !) ou encore d’un réel problème d’addiction (dont la personne en est consciente ou non d’ailleurs)

- Ballonnement : lorsqu’ils sont fréquents et ne trouvent aucune explication

- Inconforts digestifs : diarrhées, constipation, douleurs… Le journal de bord sera alors utile pour pister d’éventuelles interactions entre aliments consommés et symptômes digestifs

- Stress, émotions inconfortables point tellement important et utile dans le suivi de nos patients et leur rapport à l’alimentation

- Intensité des migraines : tenir un journal de bord des céphalées afin de voir leur fréquence d’apparition et leur intensité est fortement recommandé (voir l’exemple abordé plus bas)

- Enfin dans la catégorie « Positif », j’ai créé deux trackers amenant le patient à faire un travail élaboré et détaillé : la fierté personnelle et la zone où la magie opère.

Cette liste est issue de ma pratique et réflexion personnelle, vous êtes libre de créer vos propres trackers et de les intégrer à votre façon de travailler.

Maintenant que je vous ai fait part de ces quelques idées, voici des exemples de cas concrets dans la

pratique.

Exemple de cas pratique

  • Exemple 1 : La perte de poids

Cas le plus fréquent dont la prise en charge varie énormément d’un individu à l’autre. Les trackers utiles sur cet exemple seront : l’évaluation du niveau de faim et de rassasiement dans un premier temps.

Remplir son journal de bord tel un carnet alimentaire va de suite parler à votre patient. Invitez-le alors à observer et noter ses sensations de faim et de rassasiement lié à ses repas. Une explication du fonctionnement de ce tracker au préalable en consultation sera nécessaire. Cela vous permettra de constater si la sensation de faim est perçue et si la prise alimentaire est en lien avec son intensité (petite, moyenne ou grande faim). Le patient, une fois chez lui, pourra se poser la question et s’observer : Pourquoi je mange ? Est-ce par faim ? Si je devais noter cette faim, quelle note je lui attribuerais ?

Ce même travail peut s’effectuer sur l’observation de la satiété et du rassasiement : est-ce que je m’arrête de manger lorsque je n’ai plus faim ? ou lorsque l’assiette est vide ? Ou lorsque je me sens plein ?

  • Exemple 2 : Le travail sur la motivation du patient

Combien de fois avez-vous reçu en consultation un patient dépité, qui ne souhaite plus poursuivre son suivi car il a l’impression d’avoir été nul, de ne pas avoir mu mettre en place tous vos conseils, de ne rien faire « comme il faut »,…

Généralement, dans ce cas de figure, les patients restent bloqués sur un point bien particulier, sur des fausses croyances ou des idées limitantes par exemple.

Le fait de remplir son journal de bord tel un carnet qui répertorie les éléments positifs de la journée/semaine aura pour but de défusionner son patient avec ses pensées. Des défis pourront leur être proposés afin d’observer les émotions, les moments bénéfiques pour eux, qui ont du sens !

Dans la catégorie « positif » vous pourrez y créer de nombreux trackers. Personnellement, je propose au patient un tracker nommé « fierté personnelle » : Qu’est-ce qui vous a rendu fier aujourd’hui ?

Parmi vos objectifs de vie, que pouvez-vous constater de positif jour après jour ?

Cela remet beaucoup en question le patient et son jugement sur sa propre personne. C’est un tracker difficile à remplir dont le but est de reposer les valeurs importantes pour lui, les éléments qui tendent vers une vie qui lui convient.

  • Exemple 3 : Gestion des compulsions alimentaires

Lors de la prise en charge de personne présentant des troubles du comportement alimentaire de type compulsions, nous allons travailler sur la recherche de ce qui provoque cette compulsion, comprendre ce qui motive le patient à manger. Le trackers de type inconforts comme le stress ou les émotions difficiles peut être utilisé.

Lors d’un acte compulsif, le fait de renseigner ces éléments, entraînera une prise de recul face à l’acte de manger en lui-même ainsi que face aux pensées jugeantes : Est-ce que j’arrive à déterminer, là tout de suite, pour quelle raison je mange ? Est-ce que ce que je mange me fait du bien et me fait plaisir ? Comment je me sens ensuite ?

Attention, dans ce type d’exercice, il sera d’autant plus important d’expliquer à son patient que cette analyse n’a pas pour but de porter un jugement, ni de votre part, ni de la sienne. Il n’y ni bonne, ni mauvaise action, ce sera une manière d’apporter de la nuance. Cet exercice a pour but d’observer le comportement problème, purement et simplement afin de trouver des pistes de solution adéquates.

  • Exemple 4 : Patient migraineux

Dans le cadre d’un suivi d’un patient migraineux, il est intéressant de proposer le fait de tenir un journal de bord des céphalées et des migraines ainsi que leurs intensités. Il est possible d’émettre un lien de cause à effet entre migraines et hygiène de vie du patient : alimentation, stress, activité physique, sommeil, hydratation …

Notre but, en tant que diététicien(ne) ne sera pas de poser un diagnostic mais de constater si un élément particulier peut déclencher la migraine. Il est utile de proposer une prise en charge pluridisciplinaire en lien avec le médecin ou neurologue.

Vous pouvez alors créer un tracker migraine qui sera, selon le retour du patient, basé sur son intensité ou encore sa fréquence d’apparition.

  • Exemple 5 : Les troubles intestinaux

Lors d’une consultation dans le cadre de troubles intestinaux, le journal de bord peut être complété en utilisant les trackers liés à la catégorie « inconfort » selon les symptômes évoqués, il peut s’agir d’un problème de transit (diarrhée, constipation), de ballonnement, de douleur, de gaz, d’intolérance…

La recherche d’un aliment provoquant ces symptômes pourra alors être étudiée de manière plus détaillée. Le moment de la journée auxquels ils apparaissent pourra être un élément très précieux. Ce tracker peut aussi s’utiliser dans le cadre d’un régime pauvre en FODMAP. L’utilisation du carnet alimentaire combiné aux trackers inconforts intestinaux seront intéressants pour suivre l’évolution ainsi que les différentes phases de réintroduction des aliments. Cet article a essayé de résumé les principales utilités des trackers à travers différents exemples et motifs de consultation. On constate alors que n’importe quel type de problématique peut être envisagé avec un suivi par MonSuiviDiet, que ce soit pour donner des conseils plus avisés, pour améliorer la prise en charge de son patient ou encore pour conforter sa manière de s’alimenter et son hygiène de vie. Cette observation aura, en définitive, l’utilité que vous lui attribuerez. 

 

Alors, à vous de jouer et de créer vos propres outils. 

 

A vos trackeurs !