Laurine, Victorien, Clara, Pauline, Julia et Lucie sont étudiants en 2ème année du DUT génie biologique à l'IUT de Montpellier et seront diplômés diététiciens dans quelques mois maintenant. Nous sommes allés à leur rencontre pour qu'ils nous parlent de leur parcours, de leur formation et de leurs attentes, en tant que futurs diététiciens :)
#1. J'imagine que vous n'avez pas tous le même profil, d'où venez-vous ? Et qu'attendez-vous de ce diplôme ?
Lucie : En effet, nous avons tous un parcours différent au sein de la promotion. La plupart ont fait un bac S, mais certains comme Laurine, ont fait un bac STL. Personnellement, je viens de Normandie où j’ai fait un bac scientifique (option SVT). En choisissant le DUT, je voulais approfondir mes connaissances en sciences et ne pas me fermer les portes en étudiant la diététique exclusivement. Ce que j’attends de ce diplôme c’est à la fois de pouvoir exercer directement le métier de diététicienne et à la fois, de pouvoir plus facilement accéder à des poursuites d'études (ou si, plus tard, je souhaite faire une reconversion professionnelle, j’aurai plus de “bagages” en termes de formations).
Julia : J’ai le même parcours que Lucie mais je viens de Narbonne. Je dois avouer que je n’avais aucune idée vers où m’orienter suite à mon bac scientifique car il s’agit d’un bac très général et je n’avais pas forcément envie de faire des maths et de la physique toute ma vie. Par conséquent, je suis allée voir une conseillère d’orientation qui m’a proposé cette formation. La nutrition est un sujet très peu abordé pendant notre cursus au lycée et c’est un vrai manque puisque c’est un point clé pour entretenir une bonne santé. Ce que j’attends de ce diplôme c’est de pouvoir exercer le métier de diététicienne tout en ayant acquis les bases mais d’en apprendre chaque jour davantage avec la pratique et l’expérience. De plus, cette formation nous a fait prendre conscience que la diététique est présente dans de nombreux domaines: la restauration collective, le milieu thérapeutique, le milieu sportif et j’en passe.
#2. Vous avez créé un compte instagram il y a quelques mois pour parler de votre quotidien d'étudiant. Pouvez-vous nous expliquer ce projet ?
Pauline : Nous avons créé ce compte Instagram afin d’aider les terminales dans leur orientation. En effet, on s’est rendu compte qu’il y avait trop peu d’informations à propos de notre formation. Leur partager des informations sur le DUT leur permet d’en savoir plus sur l’option DIET et, surtout, ça leur permet de nous contacter s’ils ont des questions. De plus, nous avons remarqué que l’on touchait pas seulement les terminales mais aussi des étudiants voulant se réorienter après une année de médecine bien trop compliquée.
#3. Que partagez-vous concrètement sur ce compte instagram ?
Julia : Le but de ce compte instagram est de partager au maximum notre quotidien en tant qu’étudiants au sein du DUT diététique. De ce fait, nous proposons un contenu très divers comme des recettes de cuisine que nous avons effectuées pendant nos TP, des interviews de chacun de nous pour mieux comprendre le ressenti des étudiants dans cette formation. Notre souhait est d’apporter le plus d’informations concrètes sur ce que nous faisons. En parallèle, nous promouvons l’attractivité de la ville afin que plus d’étudiants s’intéressent davantage à cette formation si enrichissante. Des bons plans sont également apportés grâce à notre “partenariat” avec un autre groupe de projet tutoré de notre formation qui envoie chaque mois une newsletter où un aliment sera mis en avant (contactez @laufood_ sur instagram pour la recevoir).
#4. Quels conseils donneriez-vous à un futur étudiant qui souhaite rejoindre la formation l'année prochaine ?
Clara : Je lui conseillerais de bien se renseigner sur le BUT afin de ne pas avoir de mauvaises surprises en première année. En effet, il faut savoir qu’il y a un tronc commun (à toutes les options) dans le domaine de la biologie : microbiologie, biochimie, physique, physiologie ou encore chimie organique. Ces matières permettent d’avoir une bonne culture générale dans la biologie, mais ne plairont pas forcément à un étudiant qui souhaite étudier que la diététique.
Laurine : Je lui conseillerais aussi d’avoir une bonne organisation dans sa manière de réviser, car il y a souvent deux partiels le même jour, il est donc important de s’y prendre en avance.
Victorien : Je lui conseillerais de se poser la question: “suis-je capable de sacrifier ma vie sociale lors de certaines périodes qui sont très denses en cours et en partiels”.
#5. Les matières les plus difficiles selon vous ?
Pauline : selon moi la matière la plus difficile est la physiologie-pathologie. Elle consiste à apprendre les mécanismes des différentes pathologies et ici, en l’occurrence, les pathologies liées à l’alimentation. Je la trouve particulièrement difficile car elle nécessite énormément d’heures d’apprentissage puisque les mécanismes aboutissant aux maladies sont complexes et il y a beaucoup de vocabulaire médical à retenir.
Laurine : Je rejoins Pauline, la physiologie-pathologie est une matière assez dense, qui ne nous laisse pas le droit à l’erreur, avec beaucoup d’informations importantes à retenir.
Victorien : Il y a également la biochimie qui demande beaucoup de travail car il y a énormément de formules et de voies métaboliques à apprendre.
#6. Qu'est-ce qui vous a le plus plu tout au long de votre formation ?
Lucie : Malheureusement, avec les conditions sanitaires, nous n’avons pas pu profiter pleinement de cette année de spécialisation en diététique, mais ce que je retiendrais malgré tout, c'est la convivialité qu’il y avait entre nous. Nous sommes un petit effectif donc nous nous connaissons tous et les professeurs nous connaissent aussi. C’est donc très rassurant de se sentir encadré, et de ne pas juste “être un numéro". Ensuite, j’ai aimé avoir beaucoup de travaux pratiques (notamment les TP cuisine), car non seulement on apprend des choses mais en plus, on se crée de bon souvenirs et on passe un bon moment tous ensemble.
Victorien : Ce qui m'a plu dans la formation c’est qu’il n'y a pas de rythme prédéfini, chaque semaine est différente et il y a beaucoup de professeurs et d'intervenants différents.
7. Comment avez-vous vécu cette année 2020 et ce début d'année 2021, en tant qu'étudiants dans le contexte sanitaire que nous connaissons ?
Laurine : Personnellement, suivre les cours en visio, pendant le confinement était très dur. La motivation n'était plus là, je me refermais sur moi-même dans ma chambre, les journées s'enchainaient et se ressemblaient toutes. C’était difficile de rester concentré sur l'ordinateur, 8h dans la journée sans vraiment de pause. Depuis qu’on retourne une fois de temps en temps dans la semaine à l’IUT, je trouve ça moins difficile et ça permet de revoir les copains et de ne pas être seule.
Julia : Il est vrai que le contexte sanitaire avec le confinement est assez inédit. Nous ne nous attendions pas à de tels changements. C’était très difficile de nous adapter car nous avions pris l’habitude de venir à l’IUT et surtout d'entretenir le lien social. Alors quand on nous a annoncé qu’il fallait se confiner la première fois et que, personnellement, j’étais dans une chambre Crous de 14m², ça me paraissait impossible. Suivre les cours sur un ordinateur pendant 8 heures et sans pause ne nous rendait pas du tout productif et beaucoup d’étudiants ont décroché. Je ne peux pas dire que je me suis adaptée mais plutôt habituée à la situation. Je me force à sortir pour ne pas rester trop enfermée chez moi.
#8. Le DUT deviendra dès l'année prochaine un BUT en 3 ans, que pensez-vous de ce changement ?
Laurine : Personnellement, je trouve ça super, je regrette de partir de l’IUT l’année ou ça se met en place… Je pense que ça va permettre d’approfondir les connaissances dans les options, et qu’il y aura plus de temps pour apprendre, comprendre les matières. Ça va aussi permettre d'être plus qualifié dans le métier de diététicien, je trouve qu’on survole un peu certaines matières et qu’on prend pas le temps d’en apprendre plus et je trouve ça dommage. (par exemple la psychologie n’est vu qu’en fin d’année, et on n’a pas beaucoup d'heure dessus, ce qui est dommage car à mon sens c’est une matière très importante)
Victorien : Je rejoins le point de vue de Laurine, une année de plus serait judicieuse car la plupart des diplômés effectue des poursuites d’études après la formation. Une année de plus permettrait de diminuer la densité de la formation et d'approfondir certains points dans la formation qui sont passés rapidement comme la nutrition du sportif.
#9. Savez-vous déjà ce que vous allez faire après l'obtention de votre diplôme ?
Clara : Je souhaite faire la licence NAH (Nutrition et Alimentation Humaine). Cette dernière année d’étude me permettra de réfléchir un peu plus sur ce que je souhaite vraiment faire plus tard. Des matières m’intéressent comme : nutrition, management, marketing ou encore communication. De plus, elle est en alternance, ce qui nous permet de s’intégrer progressivement dans la vie professionnelle.
Pauline : Personnellement je suis très partagée. J’attends avec impatience les stages thérapeutiques de fin d’année afin de savoir ce que je veux faire l’année prochaine. Je pense être prête à travailler mais peut-être que les stages me prouveront le contraire. Toutefois, j’ai candidaté pour la licence professionnelle NAH comme Clara, afin de continuer mes études si je ne me sens pas encore prête à rentrer dans la vie active. Cette licence serait alors un bon compromis car elle permet d’approfondir ses connaissances tout en ayant une expérience professionnelle grâce à l’alternance .
#10. Quelle est votre vision du diététicien de demain ?
Lucie : Les futurs diététiciens devront plus que jamais se remettre en question et s’adapter aux changements de nos modes de consommation. En effet, nous sommes à un tournant dans nos habitudes de consommation et ce que nous mangions hier sera probablement différent de ce que nous mangerons demain. Dans cette continuité, nous savons qu’il y a de plus en plus de problèmes de santé directement liés à notre alimentation (obésité, diabète…). C’est pourquoi, je pense que les diététiciens seront de plus en plus impliqués en tant que professionnels de la santé, au même titre que les médecins, pharmaciens…
Victorien : Je vois les diététiciens de demain “plus libres” et avec le droit de prescrire certains compléments alimentaires ou compléments nutritionnels oraux, un peu comme on le voit au Canada. Un diététicien avec une formation plus longue et plus complète, environ 5 ans qui aurait plus d'influence et de liberté dans la prise en charge de certaines pathologies nutritionnelles.
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Merci aux étudiants de l'IUT Montpellier-Sète. Vous pouvez les retrouver sur instagram sur le compte @iut.diet.gb